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1. Introduction


1.1 Les systèmes locaux de connaissances et de gestion et leur rôle dans le développement
1.2 Quelques définitions
Notes de fin de chapitre


Ce rapport s'incrit dans le cadre d'un effort plus vaste visant à aider la FAO à analyser le rôle que peuvent jouer les systèmes locaux de connaissances et de gestion (SLCG) des ressources naturelles dans les programmes et les projets de développement qu'elle met en oeuvre. Il s'agit essentiellement d'une analyse des documents existants sur les régions arides et semi-arides de l'Afrique, c'est-à-dire l'Afrique du nord, le Sahara, le Sahel, les zones semi-arides du Soudan et les zones arides de l'Afrique australe. Quelques exemples pertinents provenant d'autres régions ont également été inclus.

L'étude porte principalement sur l'utilisation et la gestion des ressources naturelles, des ressources végétales avant tout, mais aussi de l'eau et de la faune sauvage. Dans ces zones arides, les systèmes de production sont, le plus souvent, tributaires de l'élevage; ils peuvent varier, allant des systèmes agro-pastoraux sédentaires jusqu'au nomadisme permanent. Notre étude traite principalement des systèmes d'élevage. Nous entendons par cela tout système de production dépendant de l'élevage du bétail pour plus de 10% de son produit. Cependant, il y est également question d'autres systèmes de production qui dépendent de ressources primaires: la chasse, la cueillette, la pêche, le ramassage du bois, etc.

La recherche sur les SLCG avait porté jusqu'ici surtout sur les systèmes de culture (cf. la bibliographie préparée récemment par Hans Carlier: "Understanding traditional agriculture"1). Souvent, les études sur les systèmes d'élevage n'étaient pas des études des SLCG en tant que tels, mais avaient plutôt pour but de répondre aux questions posées par une discipline particulière. Ces études ont néanmoins permis de réfuter quelques fausses conceptions au sujet des SLCG. Cependant, aucune étude n'avait encore entrepris de rassembler toutes ces données en un ensemble plus facile à analyser. Le présent rapport a pour but de combler cette lacune. Il joue également un rôle de précurseur quant au travail futur de la FAO sur les systèmes locaux de connaissances et de gestion: études de cas spécifiques, analyses, programmes de formation.

Ce document a été conçu par l'Unité de foresterie communautaire (Division des politiques et de la planification du Département des forêts de la FAO). Il fait partie d'une série d'études qui ont pour objet d'expliquer la façon dont les populations locales prennent leurs décisions et établissent leurs priorités, et de décrire leurs connaissances en matière de gestion des ressources forestières. Il a été préparé dans le cadre d'une collaboration entre plusieurs bureaux et services de la FAO, notamment: l'Unité de foresterie communautaire, la Division des ressources forestières, et les groupes de travail sur les pâturages et herbages, les régimes fonciers, les systèmes agricoles et sur l'environnement. Les documents utilisés pour préparer cette étude - bien souvent difficiles à repérer et n'existant que sous forme de manuscrits - ont été rassemblés sur une période de huit mois grâce à la collaboration d'un vaste réseau d'agents de développement, d'étudiants et de chercheurs. Nous les remercions tous de leurs efforts.

1.1 Les systèmes locaux de connaissances et de gestion et leur rôle dans le développement

Malgré près d'un demi-siècle d'efforts visant à développer les terres arides et semi-arides de l'Afrique, nous sommes toujours loin de trouver des solutions aux problèmes de stagnation économique et de dégradation du milieu. Les raisons de ces échecs sont analysées en détail dans de nombreuses publications2: technologies non appropriées, recherche mal-conçue ou insuffisante, gestion inexistante ou mal adaptée. Pour faire face à ces problèmes, certains agents de développement ont proposé de créer des liens plus étroits entre, d'une part, les technologies modernes et scientifiques et, d'autre part, les connaissances traditionnelles et les systèmes agricoles locaux (SLCG - systèmes locaux de connaissances et de gestion). Ces systèmes traditionnels ont fait l'objet de nombreuses études depuis que les anthropologues ont commencé à s'intéresser aux pays du tiers monde. Mais ce n'est que récemment qu'on a commencé à comprendre le rôle qu'ils peuvent jouer dans le processus de développement.

Contrairement au sens que nous donnons bien souvent à ces termes, les connaissances "traditionnelles" ou "locales" ne sont pas nécessairement simples, elles ont une base cohérente, sont en évolution constante, et sont capables d'absorber des éléments provenant de l'extérieur.3 Sur une période relativement brève, les SLCG peuvent paraître invariables, mais on rencontre rarement des systèmes n'ayant subi aucun changement sur une période de plusieurs siècles. Même le code de droit foncier Dina chez les Foulani Macina (voir 2.3.3 ci-après) est différent aujourd'hui de ce qu'il était au temps de son institution au milieu du siècle dernier.4

Le souci de mieux comprendre les SLCG découle de la nécessité et du désir de prendre en considération les problèmes et les possibilités spécifiques au niveau local. Cette approche n'est pas adaptée à l'élaboration de principes scientifiques universels pouvant s'appliquer à une vaste gamme de situations. Elle permet plutôt de mieux comprendre le caractère hétérogène des conditions locales (on parle aussi de "spécificité écologique").5

Le plus souvent - mais pas toujours - ces systèmes traditionnels sont fondés sur des observations exactes, détaillées et réfléchies, rassemblées et transmises sur plusieurs générations. "Les cultivateurs sont bien informés"; ils prennent leurs décisions sur la base d'un ensemble de connaissances et de techniques visant à augmenter au maximum leur production tout en réduisant les risques au minimum.6 Les populations locales ont beaucoup à nous apprendre, et ces connaissances nous seraient très utiles dans nos efforts d'aide au développement. Les technologies modernes sont bien souvent fragmentées. Pour les intégrer efficacement dans un système local, il nous faut comprendre à fond les SLCG, car tout développement nouveau doit se construire sur cette base.7

Au cours des dix à quinze dernières années, les efforts visant à aider le petit producteur n'ont donné que des résultats médiocres. Cela vient du fait qu'on n'a pas essayé sérieusement d'incorporer la participation populaire à ce processus. Parfois, les innovations proposées n'étaient pas adéquates, ou bien, c'étaient les secteurs de la population les moins appropriés qui bénéficiaient en fin de compte du projet ou du programme en question.8 L'étude des SLCG, suivie de leur intégration à l'élaboration de technologies adaptables, est un bon moyen d'augmenter la sensibilité des agents de vulgarisation ou de développement aux besoins locaux. Cela encourage un dialogue positif entre tous ceux qui participent au processus de développement.9

L'un des grands atouts des systèmes traditionnels vient du fait qu'ils recèlent des mécanismes "visant à accorder à tous les membres de la société un accès relativement équitable aux ressources".10 Là où ces mécanismes sont encore viables, ils peuvent nous permettre de mieux atteindre notre but: faire bénéficier de nos programmes les populations rurales les plus pauvres.

Il faut cependant se garder d'idéaliser les systèmes traditionnels. Nous voulons rétablir un équilibre, sans pour cela tomber dans d'autres extrêmes. Il ne s'agit pas de promouvoir "une manie stérile de collectionneur de fragments de folklore"11 mais bien d'encourager un effort authentique visant à examiner le rôle que peuvent jouer les SLCG dans le processus de développement. "Une confiance sentimentale dans les 'valeurs traditionnelles', et l'intuition profonde que 'les populations locales ont toujours raison' sans aller voir pourquoi ni dans quelles circonstances, sont des attitudes qui n'apportent rien d'utile, et qui peuvent mettre en cause, à long terme, le succès même du processus de développement".12

Pour une approche efficace du développement, il faudrait plutôt réaliser un composé de sciences formelles et de systèmes traditionnels par une sorte de "syncrétisme de technologies".13 Paul Richards a bien exprimé cette idée: "... un concept emprunté aux populations locales, développé par l'agronome ou l'expert forestier pour être ensuite restitué aux populations locales, sera adopté plus facilement qu'un concept complètement inconnu et étranger à la culture".14 En réunissant ces deux sources, il est possible de retenir les points forts de chacune. Dans les systèmes traditionnels, les décisions se prennent de manière souple et élastique, aussi bien pour ce qui est des délais que des objectifs visés, car ces systèmes tiennent compte des circonstances, sans cesse changeantes; il ne manque, en général, qu'une bonne capacité de planification. La planification moderne propose des buts, des objectifs et des techniques fixes, mais elle a besoin d'un système de rétroalimentation régulier pour assurer une certaine souplesse.

Cependant, les SLCG ne sont pas toujours restés intacts. Certains sont encore fonctionnels, mais bien souvent à une échelle très locale. D'autres sont encore appliqués mais ne sont plus en mesure de faire face aux changements rapides des modes d'utilisation des terres et des autres structures socio-économiques. D'autres encore ont été abandonnés assez récemment pour une raison ou pour une autre.15 Toute décision concernant la réhabilitation ou la modification d'un système traditionnel, ou bien le mélange optimal entre sciences formelles et systèmes traditionnels, doit être prise sur le terrain car elle dépendra des aspects étudiés, des conditions sociales, de la phase de R&D,16 des moyens logistiques, et surtout de la viabilité des SLCG en question. Dans ce contexte, nous entendons par viabilité aussi bien le "degré de survie" des SLCG, que la mesure dans laquelle ils répondent aux contraintes et aux exigences actuelles du développement.

Un tel syncrétisme de systèmes modernes et traditionnels peut avoir plusieurs avantages: l'agent de développement qui s'occupe de la gestion des ressources naturelles acquiert une nouvelle "clientèle", et recrute un personnel qui connaît bien la région et est en mesure de lui donner des leçons utiles sur les stratégies visant à une gestion durable des ressources; les pratiques traditionnelles d'aménagement des terres, lorsqu'elles sont fondées sur des principes écologiquement sains, sont reconnues par les autorités; les terres coutumières sont utilisées de façon rationnelle, et les populations locales gagnent de nouveaux défenseurs aux niveaux national et international.17

Les agents de développement qui s'occupent des systèmes de production agricole ont déjà souvent recours aux SLCG. Ce dont on a besoin à présent, ce sont des programmes de développement de l'élevage capables de dépasser les vieux mythes et de tenir compte de l'importance pour le développement des systèmes locaux de connaissance et de gestion pastorales.

1.2 Quelques définitions

Dans ce qui suit, nous entendons par SLCG l'ensemble des connaissances techniques et des méthodes de gestion locales, populaires. Les SLCG sont distincts des "sciences formelles", terme qui s'applique à la conception occidentale de la science. Les chercheurs ne sont pas d'accord sur la définition à donner au terme "ethnoscience"; certains l'utilisent comme synonyme de SLCG,18 d'autres l'emploient pour signifier l'étude des SLCG.19 Nous éviterons donc ce terme dans notre étude.

On a beaucoup dit et beaucoup écrit sur les systèmes de production pastoraux, et pourtant nous sommes encore loin d'avoir établi une terminologie uniforme apte à les décrire sous tous leurs aspects. Cela est dû en partie à la diversité des systèmes, mais aussi aux nombreux points communs, qui rendent difficile tout classement en catégories définitives.

Dans les zones arides et semi-arides, les principaux systèmes de production sont l'élevage, la chasse-cueillette (qui comprend la pêche), et la "sylvo-transhumance".

Beaucoup de systèmes peuvent être considérés comme des systèmes de "transition". Les systèmes d'élevage peuvent se classer en deux grandes catégories: transhumants et agro-pastoraux. Dans les systèmes transhumants, il y a un mouvement migratoire régulier d'une région à l'autre selon la saison. Les systèmes "nomades" sont compris dans cette catégorie, mais ce terme est souvent utilisé incorrectement pour décrire des déplacements "anarchiques". En fait, presque tous les systèmes migratoires comprennent des déplacements saisonniers réguliers, au moins entre une région pendant la saison sèche et une autre pendant la saison des pluies, ou entre pâturages et pierres à lécher, etc. On peut établir une distinction dans cette catégorie entre transhumances longues et brèves, selon les distances des déplacements, la durée de la permanence dans chaque endroit, et la manière dont les troupeaux sont subdivisés (voir en CADRE 1.1).

Nous entendons par système agro-pastoral tout système qui, outre l'élevage, comprend des activités agricoles. Ces systèmes comprennent les transhumants qui sont cultivateurs occasionnels: ils sèment en montant vers le nord en direction des pâturages de saison des pluies et récoltent en redescendant vers le sud. A l'autre extrême, cette catégorie comprend aussi les cultivateurs sédentaires qui n'élèvent que quelques têtes de bétail et ne transhument pas. Entre les deux, on trouve différents degrés de transhumance, des troupeaux plus ou moins nombreux, une grande variété de récoltes et de cultures, etc. (voir en CADRE 1.1).

CADRE 1.1


Les groupes qui pratiquent une longue transhumance ne passent en général que peu de temps chaque année sur leur lieu d'habitation permanente, où ils disposent presque toujours d'un puits permanent, et où ils ne gardent qu'une petite partie du bétail. Ils se déplacent entre les pâturages de saison sèche et ceux de la saison des pluies en parcourant parfois plus de 100km pour aller de l'un à l'autre. Les éleveurs d'Afrique du Nord doivent éviter aussi bien le froid et les neiges des montagnes que la chaleur des plaines. Normalement, ils passent l'été sur les basses collines et les montagnes du Sahara, pour descendre en hiver dans les plaines des régions méditerranéennes.20 En Afrique de l'Est et en Afrique australe, la transhumance se fait en général entre les montagnes et les plaines (voir par exemple les Basotho du Lesotho,21 les Borana du sud de l'Ethiopie,22 et les éleveurs de Madagascar23), ou entre les plateaux et les plaines alluvionnaires (voir par exemple les Masaï d'Amboseli24 les Lozi du Zimbabwe septentrional25 et les Twich, les Ghol et les Dinka Nyarraweng du Kongor, au Soudan26). En Afrique de l'Ouest et dans les zones les plus arides du Sahel, la transhumance se fait en général sur une ligne nord-sud en suivant les pluies - c'est ce que font la plupart des Foulani. Cependant, dans certaines parties du Bénin et du Cameroun, les éleveurs transhument entre les montagnes et les plaines.27

Les populations agro-pastorales qui ont des troupeaux nombreux pratiquent généralement une transhumance de courte durée. Cependant, dans certains cas, des populations dépendant entièrement de l'élevage peuvent appartenir à cette catégorie. C'est ainsi que les Somali qui vivent en Ethiopie restent le long du fleuve pendant presque toute l'année, mais transhument sur une distance assez brève pour aller retrouver les pierres à lécher et les savanes calcaires.28

Les transhumants "cultivateurs occasionnels" vivent le plus souvent dans les régions les plus arides de l'Afrique. Ils plantent le millet lorsqu'ils se déplacent vers le nord avec les pluies, l'abandonnent aux caprices des hommes et de la nature, et ne reviennent qu'au moment de la récolte. Citons, par exemple, les Baggara du nord du Soudan29 et les Maures de la Mauritanie.30

Les populations agro-pastorales qui pratiquent la transhumance sous une forme ou sous une autre divisent habituellement leurs troupeaux. Elles laissent les bêtes "à lait" en permanence à leur demeure habituelle et envoient le reste du bétail en transhumance dans des endroits pas trop éloignés. Citons, par exemple, les Dinka Ngok d'Abyei,31 les Tonga du sud de la Zambie32 et les Touareg et les Foulani du nord du Burkina Faso.33 Cependant, les groupes d'agro-éleveurs qui n'ont que quelques têtes de bétail et ne les envoient pas en transhumance, sont nombreux. Pour eux, la viande n'est pas aussi importante que les céréales, et seuls les femmes, les enfants et les jeunes pasteurs boivent du lait. Citons parmi ces groupes les Lowili dans le sud du Burkina Faso,34 et les Kikuyu du Kenya.35

Il existe encore en Afrique quelques groupes qui vivent de la chasse et de la cueillette, par exemple les Boschimans du Kalahari, les Pygmées de l'ex-Congo Belge et de l'ex-Afrique équatoriale française, ainsi que les Dorobo du nord36 de la Tanzanie. Leurs déplacements sont déterminés par la disponibilité en eau et en aliments sauvages ou naturels. Ces derniers ont bien souvent une plus grande importance, du moins chez les Boschimans.37 Pour certains, la chasse et la cueillette constituent "un anachronisme qui date du temps où la population était moins dense et les terres infinies",38 ce qui donne à entendre que ces groupes vont sans doute bientôt disparaître. Or, les tendances récentes (voir en 4.2 ci-dessous) semblent indiquer que tout en assimilant une certaine diversification vers l'élevage et l'agriculture, les systèmes traditionnels de production de ces groupes restent intacts dans l'ensemble.

La "sylvo-transhumance" est un autre système de production pastoral. L'exemple que nous citons nous vient de l'Iran, mais il serait intéressant de savoir s'il en existe de semblables en Afrique. Les Lufti de l'Iran méridional se déplacent avec leurs troupeaux de chèvres et de moutons entre les montagnes et les plaines; mais ils cultivent en outre des vergers à demi-sauvages et non irrigués où poussent des amandiers, des figuiers, des vignes, des noyers et des buissons de roses, et dont ils vendent les produits dans les centres urbains pendant leurs transhumances annuelles.39

Notes de fin de chapitre

1. Carlier 1987.
2. Par exemple, Sandford 1983.
3. McCorkle 1986; Warren 1986, p.1.
4. Sandford 1984, p.1.
5. Richards 1985, p.10.
6. Brokensha & Riley 1980b, p.265.
7. Brokensha & Riley 1980b, pp 264-265.
8. Richards 1985, p.17.
9. Warren & Meehan 1980, p.318.
10. Odell 1982, p.6.
11. Chambers.
12. Richards 1980, p.192.
13. Guggenheim & Fanale 1976, cité dans Howes 1980, p.347.
14. Richards 1975, p.110.
15. Stigter 1987, p.5.
16. Howes 1980, p.328.
17. Brownrigg 1981 cité dans Clad 1985, p.47.
18. Knight 1974b, p.61; Knight 1980, p.215; Richards 1980, p.192.
19. Warren & Meehan 1980; Leff 1985, p.265; McCorkle 1986, p.129.
20. Despois 1961, p.225.
21. S.D. Turner, Maseru, Lesotho, comm. pers. 1988.
22. Helland 1982, p.246.
23. Ba 1982, p.19.
24. Western & Dunne, 1979, p.76.
25. Gluckman 1951, p.9.
26. McDermott & Ngor 1983, p.3.
27. Ba 1982, p.19.
28. Guillaumet 1972, p.76.
29. Adams 1982, p.263.
30. Wilson 1986, p.25.
31. Niamir 1982.
32. Allan et al. 1948, p. 117.
33. Barral 1977, p. 58.
34. Goody 1956, p.29.
35. Middleton & Kershaw 1972, p.18.
36. Allan 1965, p.260.
37. Campbell 1971, p.109.
38. Biesele 1971, p.66.
39. Amanolahi 1986, p.359.


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