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INTRODUCTION

Cette étude s’inscrit dans un programme visant à accroître le rôle de la forêt dans l’amélioration du sort des couches rurales pauvres des pays du Tiers monde. Elle a pour but d’examiner la nature et l’ampleur de la dépendance des collectivités rurales locales à l’égard des forêts et de leurs produits, d’évaluer les problèmes et possibilités dans ce domaine et de dégager les politiques, les impératifs et les mesures à prévoir éventuellement pour lancer et exécuter des programmes forestiers efficaces en faveur des collectivités rurales.

Pour les besoins de la présente étude, la foresterie communautaire s’entend de toute situation dans laquelle des populations locales sont étroitement associées à une activité forestière. Le terme embrasse toute une gamme de cas depuis l’établissement de parcelles boisées dans les régions qui manquent de bois et d’autres produits forestiers pour les besoins locaux jusqu’aux activités de collectivités forestières en passant par l’arboriculture au niveau de la ferme aux fins de cultures commerciales et la transformation de produits forestiers au niveau de la famille, de l’artisanat ou de la petite industrie. Sont exclues de ce terme les grandes entreprises forestières industrielles et toute autre forme de foresterie qui ne contribuent au développement des collectivités que par le truchement de l’emploi et des salaires, mais y sont comprises les activités des entreprises industrielles forestières et des services forestiers publics qui favorisent et facilitent les activités forestières au niveau communautaire. Les activités englobées par le terme sont en principe compatibles avec tous les types de propriété foncière. Bien que cette définition ne donne ainsi qu’une idée partielle du retentissement de la foresterie sur le développement rural, elle recouvre la plupart des effets que la forêt, ainsi que les biens et services qu’on en tire, exercent directement sur l’existence des populations rurales.

Cette étude constitue une première tentative pour réunir la connaissance et les idées dont on dispose actuellement. Elle s’adresse en tout premier lieu aux forestiers dont beaucoup sont depuis longtemps conscients de la nécessité de répondre à la demande locale et des possibilités qu’offre la forêt pour promouvoir le développement de l’économie rurale. Il est à espérer que cette preuve d’intérêt et de soutien mondial les encouragera à communiquer leur enthousiasme aux agronomes, aux administrateurs et aux hommes politiques ainsi qu’au grand public. Ils sont invités à puiser dans cette étude pour préparer une documentation accessible aux profanes des divers pays. Pour sa part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) espère faire suivre la présente étude d’un certain nombre de documents et autres textes à l’appui qui fourniront des renseignements plus détaillés destinés à faciliter la mise en oeuvre des concepts énoncés ici.

L’étude ci-jointe a été préparée moyennant un travail patient d’assemblage, de collation, d’analyse et d’interprétation des données fournies par l’expérience passée et actuelle dans les activités sylvicoles au niveau communautaire dans les différentes parties du Tiers monde. Ce travail a été effectué par le Département des forêts de la FAO avec l’aide de l’Agence suédoise de développement international (SIDA) et la collaboration d’experts provenant de 18 pays en développement et ayant une expérience pratique dans ce domaine.

Pour entreprendre cette étude, on a commencé par créer un petit groupe consultatif sur le rôle de la forêt dans le développement des collectivités locales. Lors de sa première réunion en octobre 1976, ce groupe a décidé de faire procéder à une série d’études de cas appropriées, qui ont été examinées et analysées à sa deuxième réunion élargie en juin 1977. Cet ensemble de documentation a constitué la base d’un premier projet de la présente étude. On s’est alors servi de ce projet pour entreprendre une évaluation plus poussée lors d’une consultation d’experts sur le rôle de la forêt dans le développement des collectivités locales, qui s’est tenu en Indonésie en décembre 1977.

Au cours de cette Consultation, on a réexamine les expériences consignées dans le projet, on a pris note des enseignements supplémentaires fournis par des pays représentés à la session, puis on a révisé l’analyse à la lumière de ces connaissances plus étendues. On a alors remanié l’étude de façon à y incorporer ces révisions et additions ainsi que les commentaires reçus en réponse lors que le projet fut communiqué pour observations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la FAO.

Les informations figurant à l’étude ont été récapitulées en trois parties, à savoir:

- Nature et portée du rôle de la forêt au niveau communautaire, ainsi que des problèmes et possibilités.

- Politiques, programmes et autres préalables nécessaires au bon déroulement des activités forestières au profit des collectivités rurales.

- Considérations techniques à faire entrer en ligne de compte pour mettre en oeuvre des activités forestières communautaires.

L’intervention de la foresterie au niveau communautaire faisant partie intégrante du développement rural, la promotion de ces activités forestières requiert en gros la même chose que celles du développement rural en général. Mais, pour s’en tenir essentiellement au secteur forestier, seuls les aspects techniques propres à ce secteur sont traités ici dans le détail, les autres aspects n’étant évoqués qu’accessoirement. L’annexe 1 n’en énonce pas moins les mesures les plus importantes à prendre pour analyser la situation de la collectivité dans laquelle il s’agit d’introduire ou de renforcer une composante forestière.

Pour décrire à fond la manière d’identifier, de concevoir et d’exécuter des projets forestiers au bénéfice de collectivités, il faudrait aussi s’étendre davantage sur certaines des composantes touchant à la forêt. C’est ainsi que s’il fallait énumérer toutes les activités axées sur la forêt susceptibles de contribuer au développement au niveau de la famille ou de la collectivité, la liste serait beaucoup plus longue que celle que donne l’annexe 3. De plus, pour chacune de ces possibilités, il faudrait donner davantage de renseignements sur les techniques, les coûts, la commercialisation, ainsi de suite. Il en va de même pour la gamme des essences qui pourraient être cultivées. Ceci étant, la Consultation d’experts a recommandé d’établir des recueils distincts d’informations pour chacun de ces deux domaines. Les thèmes retenus dans la présente étude sont donc sélectifs et se limitent à une liste représentative de quelques essences, produits et procédés les plus importants.

Nombreux sont ceux qui ont contribué à cette étude. Nous tenons notamment à remercier pour leur concours les experts qui ont siégé au Groupe consultatif sur le rôle de la forêt dans le développement des collectivités locales. C’est a eux en effet qu’on doit une grande part des données sur lesquelles on s’est appuyé essentiellement pour cette étude. De plus, leurs interventions lors des réunions du groupe ont été capitales pour analyser et interpréter l’expérience. Les experts membres de ce Groupe étaient les suivants:

M. Zerai ARAYA
Former General Manager
Forestry & Wildlife Development Authority
Addis Abeba, Ethiopia

Mr. E.M. MNZAVA
Acting Director of Forestry
Ministry of Natural Resources and Tourism
Dar es-Salaam, Tanzania



Mr. Marc DUROJEANNI Ricordi
Director-General
Servicio Forestal y de Fauna
Ministerio de Agricultura
Lima, Peru

Mr. A. SAMPER Gnecco
Presidente
Corporación Nacional de Investigación y Fomento Forestal
Bogotá, Colombia



Dr. D.E. IYAMABO
Director
Agricultural Sciences Research Department
National Sciences and Technology Development Agency
Ibadan, Nigeria

Mr. B. SIVARAMAN
Member Planning Committee
Government of India
New Delhi, India



Mr. J.H. LOPEZ Parodi
Director Zona Agraria
Iquitos, Peru

Mr. SOEKIMAN Atmosoedarjo
President
Perum Perhutani
Jakarta, Indonesia


Nous tenons également à exprimer nos remerciements aux experts provenant de 15 pays et de plusieurs institutions qui se sont charges de l’examen final de l’étude lors de la Consultation. Ont également droit à notre gratitude tous ceux qui ont participé à la rédaction et au remaniement de toute la documentation à l’appui de cette étude. Celle-ci a été préparée par MM. T.G. Allen, J.E.M. Arnold, L.S. Botero, K.F.S. King. E. Pelinck, F. Schmithüsen, Tran Van Nao et R.L. Willan du Département des forêts de la FAO, ainsi que M.P. Stewart du Commonwealth Forestry Institute d’Oxford.


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