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3. Description des différents éléments de la boîte à outils (Continuer)

3.5. OUTILS INTERACTIFS POUR LE DRR ET LA PLANIFICATION PARTICIPATIVE

3.5.1. Généralités

Les outils ont évolué à mesure que les travaux d'enquête ont été adaptés à la nécessité de recueillir les informations requises pour la planification, grâce à un processus plus participatif, faisant intervenir les populations locales pour réunir les données et planifier les projets intéressant leur communauté ou leur région. L'une des évolutions passionnantes est la prolifération des outils interactifs de collecte de données et de planification. Il s'agit notamment des jeux de hiérarchisation et de résolution de problèmes, de la schématisation des modes d'utilisation des ressources villageoises, des diagnostics participatifs de l'environnement villageois, de la superposition de transects, des calendriers d'allocation saisonnière de la main-d'œuvre, et de la planification villageoise par les intéressés (jeux de planification).

Ces outils comportent des listes de contrôle qui aident à faire le tour des problèmes, des questions et des situations locales sur lesquels se renseigner, ils favorisent le diagnostic interactif des modes d'utilisation des terres et l'analyse des problèmes, et ils encouragent une participation locale au processus de planification.

3.5.2. Jeux de hiérarchisation

Ces jeux ont été élaborés par différents théoriciens et praticiens de DRR afin d'inventorier les connaissances locales sur les plantes, les arbres, les graminées et les systèmes culturaux, et de découvrir comment les agriculteurs prennent leurs décisions de culture ou de plantation, ou bien répartissent les ressources du ménage. Dans les encadrés qui suivent, on trouvera une description détaillée du jeu de hiérarchisation mis au point par Robert Chambers de l'IDS (Sussex). Ce jeu a servi à dresser la liste locale des critères ou indicateurs de richesse, comme il en est rendu compte dans un article de Barbara Grandin.

Les critères appliqués localement peuvent être très différents de ceux de l'enquêteur. Une étude de longue durée, récemment achevée, portant sur les pratiques agroforestières dans la zone de moyennes collines du Népal, a pris un tournant spectaculaire lorsqu'une personne interrogée, à laquelle on demandait de classer les produits fourragers, mentionna un modèle de classement que les personnes interrogées auparavant n'avaient pas évoqué au cours du même exercice de hiérarchisation. Cette personne, une agricultrice, expliquait aux enquêteurs que les fourrages étaient choisis en fonction de leur position dans la chaîne qui va du frais au sec. Les animaux étaient en bonne santé quand on leur donnait le dosage approprié de fourrage frais et de fourrage sec. Les espèces fourragères peuvent être par nature plus humides ou plus sèches, mais dans la plupart des cas, le fourrage est plutôt sec ou plutôt humide selon les saisons. Quand ce type de classement fut discuté avec d'autres agriculteurs, il devint évident qu'il était courramment pratiqué et bien compris par tous (Eric Rustin, travail en cours). Ces exemples débouchent sur une mise en garde: les exercices de hiérarchisation ne permettent pas d'obtenir le même degré d'information d'une personne ou d'un groupe à l'autre, ce qui signifie que si l'on ne se donne pas le temps de découvrir les lacunes (ce peut être le cas lors d'un DRR), on risque de passer à côté de catégories très importantes. Par ailleurs, les jeux de hiérarchisation prennent beaucoup de temps. Il faudra veiller plus attentivement à cet aspect dans l'évolution future de cet outil interactif. La hiérarchisation peut-elle se pratiquer avec un groupe de personnes, ou seulement lors d'entretiens individuels? Dans quelle mesure la réponse d'un individu estelle représentative des catégories culturelles du groupe social auquel il appartient? Qu'impose-t-on à la personne interrogée dans un exercice de hiérarchisation, notamment quand il s'agit de dresser une liste de priorités? En quoi cela diffère-t-il d'exercices plus complexes fondés sur la théorie des jeux et visant à évaluer les réponses probables des agriculteurs à des risques de différentes natures?

Encadré 14
Un exercice de hiérarchisation pour mettre en évidence les critères de décision des agriculteurs
(Abrégé, de Robert Chambers, IDS)
Les jeux de hiérarchisation, tels qu'on les fait pratiquer aux hommes et aux femmes en milieu rural, peuvent prendre diverses formes. La méthode employée par Barbara Grandin pour permettre aux villageois de procéder aux-mêmes à la stratification de leur propre communauté en est un exemple: elle utilise des cartes qu'il faut classer; chacune d'elles représente un ménage, et les personnes interrogées doivent les disposer en piles, chacune correspondant à un degré de richesse. La méthode pratiquée par Gordon Conway consiste à identifier tout d'abord les éléments importants pour les gens (par exemple légumes, arbres, etc.), puis à les faire figurer sur les cartes, et à demander à l'interlocuteur ce qu'il ou elle préférerait s'il fallait absolument choisir, et enfin à demander pour quels motifs tel ou tel choix a été fait.
Dans d'autres pratiques de ces jeux de hiérarchisation, nous travaillons avec des groupes, et non pas des individus, ce qui présente plusieurs avantages: 1) il est fait appel à une gamme plus large d'expériences, 2) les réponses sont en général plus rapides, 3) si une personne se lasse, d'autres peuvent la remplacer, 4) on peut identifier davantage de critères, et ce plus rapidement, enfin 5) les discussions soulevées peuvent être révélatrices, et permettent d'identifier d'autres questions à étudier.
Comment s'y prendre:
  1. Choix du groupe: un groupe homogène (par exemple exclusivement masculin ou féminin) peut être plus maniable.
  2. Choix du type de sujet: le sujet peut être choisi par l'intervenant extérieur ou par le groupe, mais il doit présenter un intérêt pour tous et leur être familier.
  3. Choix des éléments individuels: demander quels éléments (par exemple quelles variétés, quelles essences, quels légumes) sont importants et familiers, et en dresser la liste. Avec les personnes interrogées, choisir trois à sept éléments particuliers.
  4. Mise en évidence des critères: pour chaque élément, demander «qu'est-ce que cela a de bon?» - et continuer à questionner jusqu'à ce que toutes les réponses possibles aient été données; puis demander «qu'est-ce que cela a de mauvais?» et continuer ainsi jusqu'à épuisement du sujet.
  5. Inventaire des critères: c'est probablement le stade le plus délicat, ce pour deux raisons:
    • tous les critères doivent être exprimés de façon positive ou négative - par exemple «facilement endommagé par l'inondation» a pour pendant «difficilement endommagé par l'inondation».
    • les critères analogues doivent être agrégés, ce qui est parfois assez difficile. Un exemple en ce qui concerne le classement des légumes: un critère positif aurait été le prix de vente élevé hors saison si les agriculteurs avaient pu produire et vendre à cette période. Mais plus généralement le groupe privilégiait la stabilité des prix, si bien que c'est le critère que l'on a retenu. Jusqu'ici, l'agrégation des critères a été pratiquée par les seuls enquêteurs.
  6. Classement: tracer un tableau, chaque élément figurant en tête de colonne, et les critères étant inscrits en tête de rangée. L'ordre des éléments et des critères n'est pas très important, mais il vaut parfois mieux commencer par les critères les plus simples afin que le groupe comprenne facilement le principe. L'ordre des questions ne suit pas nécessairement celui dans lequel les critères sont inscrits au tableau.
    Pour le premier critère, demander quel élément répond le mieux. S'il y a 5 ou 6 éléments, il peut être profitable de passer immédiatement à la question inverse, et demander quel est le plus mauvais. Cela facilite le classement des éléments du milieu. Ou bien on peut observer l'ordre premier, deuxième, dernier, avant-dernier.
    Noter 1 pour bon, et 4, 5 ou 6, etc., pour mauvais, ou vice-versa. Passer ainsi en revue tous les critères. Il est bon de demander, en guise de question finale: «Si vous ne pouviez avoir qu'un seul de ces éléments, lequel choisiriez-vous en premier?» Les réponses peuvent être surprenantes.
  7. Pondération: on peut à ce stade étudier un système de pondération relative, mais cela complique et alourdit la procédure.
  8. Sondages ultérieurs: à ce stade, il est bien possible que le groupe soit lassé, mais il peut être fort utile d'approfondir le sujet, soit 1) auprès d'informateurs clés qui se sont manifestés au cours de la séance; soit 2) à l'occasion d'une autre séance; soit encore 3) en observant concrètement les choses dont on parle pour recentrer le débat.
Autres suggestions
  • Choisir le moment et le lieu les plus commodes pour le groupe.
  • Pratiquer le même exercice avec différents groupes (hommes, femmes; paysans pratiquant ou non les cultures irriguées; exploitants, travailleurs agricoles sans terres; etc).
  • Une personne conduit l'interrogatoire pendant qu'une autre prend des notes sur les points saillants, les questions à étudier plus avant, et les personnalités clés.
  • Identifier qui doit prendre part à l'exercice, ou y a pris part, ainsi que sa situation particulière (par exemple caractéristiques de l'exploitation). Pour sauvegarder le caractère informel de l'activité, mieux vaut réserver cela pour la fin de la séance.
Source: Robert Chambers, «Notes on the RRA Workshop at IDS». Institute of Development Studies, University of Sussex, Brighton (Grande-Bretagne) mai 1988.

3.5.3. Outils permettant de susciter un débat sur les questions d'aménagement des ressources

Plusieurs outils ont été mis au point pour susciter un débat participatif sur les questions de gestion des ressources et pour aider les villageois à élaborer des plans d'aménagement, en utilisant les moyens mis à disposition par les projets, ainsi que leur temps, leur travail et leur capital propres. L'un de ces outils consiste à effectuer un diagnostic du milieu naturel avec les villageois du lieu pour comprendre comment ils perçoivent les problèmes d'environnement qui se posent à eux, et provoquer un échange d'informations entre spécialistes et populations locales quant aux moyens envisageables pour résoudre les problèmes ainsi perçus. Les jeux de planification constituent un second type d'outil, grâce auquel on expose aux villageois des problèmes spécifiques les concernant pour provoquer un débat interactif et structuré avec une équipe d'intervenants extérieurs afin d'essayer de résoudre ces problèmes. Ces deux outils ont l'avantage de permettre de réaliser un travail dans une atmosphère ludique et rassurante, favorisant la discussion de problèmes difficiles. Lorsque l'on a affaire à un groupe hétérogène de villageois, les plus réservés s'expriment plus volontiers parce qu'il s'agit d'un jeu. Quand les villageois adoptent des «rôles» à l'occasion de ces jeux ou exercices, l'intervenant extérieur peut percevoir de nombreux aspects des problèmes que les villageois n'abordent pas lors de réunions ou d'entretiens classiques à l'échelon du ménage.

Ce type de travail constitue une bonne base pour l'élaboration d'un plan d'action villageois. Au lieu que les chercheurs recueillent quantité d'informations pour les trier et les classer une fois partis, et reviennent ensuite avec un plan d'action tout prêt, il convient que les villageois soient présents à tous les stades de l'opération. On prendra soin toutefois, lorsque l'on utilise ces outils, de s'assurer que les groupes les plus en retrait, par exemple les paysans sans terres et les femmes, participent eux aussi. Leurs besoins et leurs perspectives seront bien différents, et pourront le cas échéant imposer des contraintes d'une toute autre nature dont il faudra tenir compte pour mettre au point un plan d'action viable.

3.5.4. Planifier l'action sur la base des catégories locales

Une innovation est actuellement introduite dans le programme mixte du World Resources Institute (Center for International Development and Environment, 1987) et la Clark University, intitulé «From the Ground Up»; elle consiste à abandonner l'usage de critères fixés au préalable en matière de pérennité des ressources (par exemple les catégories définies pour l'analyse des agro-écosystèmes: durabilité, productivité, stabilité, et équité), pour les remplacer par les catégories perçues et exprimées par les membres de la communauté eux-mêmes, et qui serviront à construire en conséquence un plan d'action villageois viable. L'un des problèmes qui se pose est de savoir si ces concepts sont en fait définis tels que les villageois de différentes cultures les entendent, ou si leur propre concept de la pérennité diffère nettement de celui des chercheurs. Les plans d'action définis en fonction de critères locaux ont toutes les chances de mettre en œuvre des stratégies différentes de celles auxquelles conduiraient des plans fondés sur des critères préalablement définis. Cette question mérite une attention accrue au moment où l'analyse des agro-écosystèmes donne de plus en plus lieu à des adaptations dans différentes régions du monde.

Encadré 15
Atelier sur le Bassin de Buhi
Un projet financé par l'USAID aux Philippines a très efficacement utilisé l'approche de résolution des problèmes par le biais de l'analyse des agro-écosystèmes pour trouver une solution à un conflit relatif à la mise en valeur des terres au pourtour d'un lac, et à l'utilisation du lac comme terrain de pêche. Un atelier de planification, réunissant administrateurs, experts techniques et utilisateurs des ressources du bassin versant, a analysé la situation en profondeur en se fondant sur les informations disponibles et les principes de durabilité, fondamentaux dans la perspective des agro-écosystèmes. Il en est résulté plusieurs solutions concrètes de caractère provisoire, et un appui à la recherche sur les questions clés de la part des administrateurs qui, sans cela, n'auraient pas accordé la même priorité à cette initiative.
Source: Gordon Conway, Percy Sajise et William Knowland, «Lake Buhi: Resolving Conflicts in a Philippine Development Project», AMBIO 8(2), 1989.

3.5.5. Calendriers d'allocation saisonnière de la main-d'œuvre et autres calendriers saisonniers

L'un des outils visuels qui semble donner de bons résultats dans les discussions interactives avec des villageois illettrés est la représentation graphique des fluctuations saisonnières de la demande de main-d'œuvre et des activités. L'un des praticiens consultés utilise beaucoup les calendriers graphiques pour évaluer la part relative des différentes activités: agriculture, élevage, transformation des denrées, emploi salarié, et collecte du bois de feu et du fourrage. Ces graphiques, qui peuvent être dessinés sur le sol ou sur du papier, permettent de dégager, lorsqu'ils sont discutés avec différents groupes de villageois, quantité d'informations étonnamment détaillées sur les besoins de main-d'œuvre pour les différentes activités, et les différences d'occupation d'un membre de la famille à un autre suivant la saison. Dans les villages indiens, par exemple, les femmes à qui ont été présentés ces graphiques ont exprimé très clairement les différences entre le travail qui leur est demandé et celui qui est demandé aux hommes aux saisons de plantation des arbres.

Encadré 16
Perception qu'ont les femmes maliennes de l'emploi de leur temps
Dolores Koenig (1987) a observé que les femmes de certains villages maliens avaient mal réagi à des programmes de promotion de foyers améliorés parce qu'elles percevaient différemment des planificateurs le travail que représentait la collecte du bois de feu. Pour ces femmes, la préparation des aliments - cuisson et transformation - est perçue comme une tâche beaucoup plus lourde que la collecte du bois de feu proprement dite, aussi préfèrent-elles les fourneaux qui diminuent le temps de cuisson à ceux qui économisent le combustible.

Cet outil doit être utilisé raisonnablement, sans donner trop de crédit aux résultats quantitatifs, mais il permet utilement de vérifier les estimations concernant la main-d'œuvre basées sur les entretiens informels. L'un des dangers permanents du DRR est la tendance à rechercher des informations quantitatives sans les recouper systématiquement, ou sans les recueillir à des intervalles suffisamment brefs pour obtenir des réponses logiques. Ce point est illustré par la question du temps passé par les villageoises à rentrer du bois de feu et du fourrage. On a tendance à demander aux femmes d'indiquer le temps consacré à la collecte en termes de moyenne hebdomadaire ou journalière, alors que la répartition de cette activité, sur l'année entière, est en fait extrêmement complexe car elle est fonction, entre autres, de la disponibilité du produit et des autres pressions de leur emploi du temps. Comme les enquêteurs ont tendance à cumuler les données relatives aux grandes distances que les femmes parcourent pour collecter le bois de feu et le fourrage, et à calculer un total annuel peu en rapport avec la répartition complexe des activités de cueillette, certains indicateurs largement utilisés dans la planification des projets surestiment fortement le temps effectivement consacré par les femmes à ces activités. Ainsi, alors que les études détaillées des emplois du temps attribuent rarement plus de 20% du temps de travail des femmes à la collecte et au transport du bois de feu, du fourrage et de l'eau, certains documents de projet se fondent sur une valeur de 40%, voire plus. Logiquement, cette conclusion est erronée en ce qui concerne la majorité des femmes des pays en développement qui exercent par ailleurs nombre d'autres activités productives, agricoles notamment. Les outils interactifs permettent de recouper et de vérifier les informations que les enquêteurs tirent des entretiens collectifs ou individuels.

3.5.6. Transects et cartes schématiques

Les cartes schématiques des villages et de leur base de ressources sont des outils précieux pour la discussion interactive avec les villageois. Un fond de carte du village établi à partir des cartes existantes peut être complété avec les villageois pour y localiser les différentes ressources et identifier l'éventail et la finalité de leurs utilisations. Une technique mise au point par Brian Carson (Carson, 1989; voir aussi l'article dans Khon Kaen, 1987) consiste à utiliser des photographies aériennes comme base de discussion avec les villageois, puis à établir des cartes schématiques en fonction de ce que les villageois expliquent à propos des informations données par les photographies. Les cartes schématiques sont aussi un bon outil de présentation, car les divers types d'informations peuvent être portés sur une série de fonds de cartes transparents, puis superposés pour démontrer les liens entre l'utilisation des terres et leurs caractéristiques.

Les transects permettent utilement de faire le récapitulatif des différents types d'utilisation des ressources dans un site villageois, et notamment en fonction de l'altitude. Les praticiens de l'analyse des agro-écosystèmes ont beaucoup affiné cet outil, et l'utilisent comme moyen de planification et de présentation, établissant un lien visuel entre les différents types d'utilisation des ressources et les différentes catégories de problèmes de mise en valeur en fonction des étages agroclimatiques (voir par exemple Poffenberger, Encadré 17, et McCracken, Pretty et Conway, 1988). Les tendances qui se manifestent dans le temps peuvent aussi être juxtaposées verticalement, une série de transects faisant apparaître les principales modifications des modes d'utilisation des terres, en fonction de l'évolution de la base de ressources ou de nouveaux débouchés commerciaux, ou encore de l'amélioration de l'accès routier.

Figure 4: Exemples de graphiques utilisés en DRR (Inde, Ethiopie et Indonésie)
Figure 4
Carte schématique de l'aire d'une association paysanne au Wollo, en Ethiopie (Société de la Croix-Rouge éthiopienne, 1988)
Source: McCracken, Jennifer A., Jules N. Pretty et Gordon Conway, An Introduction to Rapid Rural Appraisal for Agricultural Development, International Institute for Environment and Development, Londres 1988, p. 34.
Figure 4
Calendrier saisonnier complet, à Lathodra

Source: McCracken, Jennifer A., Participatory Rapid Rural Appraisal in Gujarat: A Trial Model for the Aga Khan Rural Support Programme (India), International Institute for Environment and Development, Londres, novembre 1988, p. 34.

Figure 4
Evolution historique des transects illustrant les tendances de l'utilisation des terres dans un village de l'Est de Java (Pretty et al., 1988)

Source: McCracken, Pretty et Conway, p. 41.

Figure 4
Exemple d'histogramme

Source: Conway, Gordon R., Rapid Rural Appraisal for Agroecosystem Analysis; Training Notes for The Aga Khan Rural Support Programme (Northern Pakistan), Aga Khan Rural Support Programme, Babar Road, Gilgit, Northern Pakistan, september 1985, p. 31.


Encadré 17
Jardins de case en Indonésie
Convenablement effectuée, un DRR peut révéler des différences importantes entre la valeur qu'attachent les agriculteurs à différents aspects de leurs systèmes culturaux, et celle que supposent les autorités agricoles. En Indonésie, des chercheurs attentifs aux informations fournies par des micro-études concernant l'importance des jardins étagés dans les systèmes agricoles d'altitude ont recueilli des informations détaillées en pratiquant une analyse, conçue dans l'esprit de l'étude des agro-écosystèmes, de la nature des jardins de case et de leur productivité, ainsi que de la destination des produits que l'on y obtenait.
(Source: Poffenberger, éd. Forest and Farmers: Management Alternatives in Southeast Asia. Kumarian Press, Inc., Sous presse).

3.5.7. Autres outils de planification interactive

De nombreuses personnes travaillant dans les pays en développement ont mis au point des méthodes de planification à l'échelon villageois. L'un des traits communs de ces méthodes (micro-planification, dialogue villageois, négociations locales) est la structure itérative des discussions villageoises. La planification ne se fait pas en un jour, il faut laisser le temps aux villageois de réfléchir sur les questions et les problèmes, et permettre en même temps au personnel de projet ou à l'équipe d'appui d'assimiler ce que les villageois ont exprimé.

On peut à cet effet organiser le travail sur la base de diverses discussions de groupe auxquelles participent les agents de vulgarisation, les villageois et le groupe d'appui. D'abord, les villageois font la connaissance de toute l'équipe lors d'une séance d'entrée en matière. Puis on divise les villageois en groupes homogènes (ou on les réunit ainsi en une autre occasion) pour discuter des mêmes questions sous l'angle de leurs propres besoins et préoccupations. Ensuite tout le village est réuni à nouveau pour discuter des questions qui se posent. Après ces différents préliminaires, les membres du village les moins enclins à s'exprimer ayant eu l'occasion de s'exprimer à part, hésiteront moins à exprimer leurs divergences, à apporter leur point de vue et à prendre part au processus de planification. Il faut plusieurs séances successives pour mener le processus à son terme.

3.5.8. La planification participative: une application particulière du DRR

Les outils utilisés en DRR peuvent aussi être appliqués à la planification villageoise. Les projets d'aménagement des ressources naturelles s'efforcent de plus en plus de réaliser des interventions durables en faisant participer la population locale à la définition de plans d'action villageois. Les outils de DRR, en particulier les outils interactifs, peuvent être très efficaces à cet égard. Les principaux dangers de l'utilisation de ces outils viennent de la formation insuffisante des équipes de planification villageoise qui risquent de se contenter d'une discussion superficielle, de ne pas faire participer les villageois à tous les stades du processus de planification, de faire naître des espérances que les pouvoirs publics ne peuvent pas satisfaire d'une manière réaliste, et d'omettre de s'assurer que les villageois et les autres membres de l'équipe se sont véritablement bien compris.

Encadré 18
Quelques éléments à prendre en compte dans les modèles de planification participative
  1. Simplicité suffisante pour être exécutée par les agents locaux de vulgarisation, et formation adéquate à cette fin.
  2. Premier point capital: diagnostic de la situation écologique à l'issue d'un dialogue avec la population locale.
  3. Ce diagnostic doit être axé non pas sur les besoins de la population en ce qui concerne les ressources environnementales, mais surtout sur les modes actuels d'utilisation de ces ressources (par toutes les catégories d'utilisateurs) et sur les obstacles à cette utilisation tels qu'ils les perçoivent, y compris l'évolution dans le temps.
  4. Nombre d'approches prévoient l'intervention d'un «organisateur de groupe» ou «animateur» originaire de la région, mais extérieur à la communauté proprement dite. Cette personne est formée en vue d'intervenir comme intermédiaire entre les autorités gouvernementales, le personnel de projet et les villageois, afin que les villageois comprennent bien l'optique du personnel de projet et des pouvoirs publics, et expriment leurs préoccupations de telle manière que ceux-ci les comprennent bien.
  5. Fonctionne mieux lorsque les planificateurs ne sont pas prisonniers d'un répertoire limité et préétabli d'interventions techniques. Les approches les plus fructueuses sont celles qui proposent une variété d'interventions optionnelles, sans se limiter à la plantation d'arbres ou à des ouvrages d'irrigation. Les interventions sont échelonnées de manière à répondre d'abord aux priorités villageoises puis à celles des planificateurs, si celles-ci sont encore à l'ordre du jour.
  6. Dans une bonne approche, on porte une attention égale à la qualité technique et sociologique de la formation et de l'appui. Privilégier un aspect ou l'autre nuit en général à la qualité de l'intervention.

La planification participative est un domaine différent du DRR, mais certaines de ces approches méritent d'être mentionnées ici à l'intention des lecteurs qui s'intéressent à ce type particulier d'application des outils de DRR.

3.5.9. Collecte interactive d'informations ou planification interactive: impératifs de formation

On commet souvent l'erreur d'avancer les hypothèses suivantes: que l'objectif de la planification interactive étant de faire participer la population à l'échelon le plus bas, les personnes toutes désignées pour guider les séances de planification sont les agents de vulgarisation locaux (vulgarisateurs forestiers, vulgarisateurs agricoles basés au village, etc.); que ces agents connaissant de près le milieu local, ils ont davantage de chances d'obtenir les informations requises. Cette erreur a abouti à l'élaboration de programmes non participatifs et non viables dans un certain nombre de cas.

La formation des personnes travaillant à la planification interactive avec les villageois est essentielle. Ceux-ci doivent recevoir dans un premier temps une solide formation théorique, puis doivent effectuer une période suffisamment longue d'apprentissage auprès d'une équipe de planification, qui seule permet d'acquérir l'expérience structurée et raisonnée voulue pour conduire des négociations locales. Les programmes, tant gouvernementaux que non gouvernementaux, prévoient en général une formation, mais celle-ci est souvent de trop courte durée pour permettre aux agents de comprendre à fond le processus, et elle n'est pas suivie d'un apprentissage auprès d'un praticien confirmé permettant d'apprendre par la pratique et de tirer des enseignements des erreurs qui seront inévitablement commises.

Des activités de formation sont menées dans les pays en développement, et les centres consolidant les expériences se développent. Mais leur nombre est encore insuffisant compte tenu des besoins, et les formations sont de trop courte durée et ne ménagent pas de périodes suffisantes de formation pratique guidée sur le terrain. Les planificateurs de programmes forestiers et d'aménagement des ressources naturelles doivent s'efforcer d'apprécier les capacités de formation existantes dans les zones des projets où ils souhaitent intervenir, et d'intégrer la formation dans la structure de leurs programmes, afin que le développement des compétences soit à la mesure de la vocation participative de ces derniers.

On trouvera à l'Annexe 3 des renseignements sur les capacités de formation de certains centres de DRR. Les institutions de petite taille, plus récentes, n'y figurent pas, mais le lecteur pourra néanmoins se faire une idée générale des capacités de formation.

3.6. GRILLES MINIMALES DE DONNEES ET INDICATEURS DE SUBSTITUTION

3.6.1. Intérêt des grilles minimales de données

Un important effort est actuellement déployé pour établir aussi bien des grilles minimales de données que des indicateurs minimaux, afin de constituer un cadre pour la collecte d'informations dans un certain nombre de cas où des outils de DRR sont utilisés: conception de projets, études spéciales, conception des enquêtes de référence, travaux de suivi des projets, évaluation, et planification villageoise. Ces «grilles» ont été établies pour éviter que le DRR n'échoue, comme il arrive, parce que certains aspects importants n'ont pas été traités (ressources en main-d'œuvre, répartition de la main-d'œuvre, accès des produits aux marchés, valeur nutritionnelle des produits forestiers, etc.). Certaines des démarches globales, comme celles du CIRAF avec le D&C, ou différentes versions des modèles d'analyse des agro-écosystèmes comportent des grilles minimales de données qui sont un élément clé de l'outillage. L'analyse des agro-écosystèmes, par exemple, propose une grille de collecte des données sur les systèmes culturaux, les prix, la ventilation de la main-d'œuvre, l'évolution de la productivité dans le temps, les liaisons institutionnelles et les mécanismes correspondants, ainsi que sur les critères permettant de mesurer la stabilité d'un système de gestion des ressources dans le temps. Le D&C prévoit une liste de contrôle pour les facteurs liés aux systèmes social, économique, biophysique et culturel en jeu. Cornell a établi une liste de contrôle des éléments de RSA qui privilégie les structures de consommation, les habitudes alimentaires et les aspects nutritionnels.

L'utilisation de grilles minimales de données suscite une controverse considérable chez les praticiens, car l'un des principes fondamentaux du DRR est que les listes de contrôle doivent être utilisées parallèlement à l'observation spontanée, sans parti pris. D'autre part, les grilles bien conçues permettent d'éviter d'accumuler des informations sans objet, au détriment des problèmes que l'on cherche à analyser. Par exemple, les niveaux de revenus es agriculteurs présentent peu d'intérêt dans une enquête de terrain visant à évaluer l'intérêt des petits exploitants pour la plantation d'arbres à titre privé, pour les motifs suivants:

  1. ce revenu est impossible à mesurer avec une quelconque exactitude dans ces circonstances, les agriculteurs ne pouvant pas ou ne voulant pas révéler avec précision leurs ressources à l'occasion d'une entrevue trop brève, et la petite taille de l'échantillon limitant la portée des conclusions:
  2. pour les raisons mentionnées en a), l'équipe estimera la structure des revenus dans la zone du projet à partir de sources de données secondaires, et non pas à partir des observations effectuées sur le terrain;
  3. le revenu n'est pas un indicateur capital des possibilités de plantation d'arbres, et s'il en était un, il serait évalué de façon plus exacte en utilisant des indicateurs de substitution; enfin
  4. les indicateurs les plus évidents sont la disponibilité de certaines ressources villageoises (terre, main-d'œuvre, eau, ou autres intrants) et les possibilités de commercialisation; ils peuvent être liés au revenu, mais ne sont pas équivalents.

Figure 5: Grille minimale de données pour évaluer les sites dans le cadre d'un projet d'aménagement des ressources au Népal

    Indicateurs techniquesIndicateurs économiquesIndicateurs sociauxIndicateurs institutionnels 
SITEDISTRICTACTIVITÉPROJETécologiqueperte de solpolyvalenceadéquationefficacitéefficacitégénération d'emploi et de revenucoût-efficacitéApproches participatives
Groupe client: 1.Idée
2. Main-d'œuvre
3. Détermination
AutresEffet d'impulsion/ catalyseurRôle des femmesVulgarisation/ Formation localeEffets de démonstrationPlanificationStratégie d'assistance techniqueMéthode et délai de financementFormation technique/ professionnelleTotal
FORT                      
                       
NaresworGorkhaWDSWASH11332131233222122135
TukucheMustangIRRIGATIONWASH00332231331112223032
DurbarGorkhaAMEL. PISTESRCUP12333222130112211030
KagbeniMustangPLANT. RS4WASH11022212303222123130
Marpha farmMustangDEVELOP.AGRICOLERCUP11123222023131221130
ThulibanGorkha WASH22333222101112111028
PutakMustangPLANTATIONWAS22232201202122121027
                       
MOYEN                      
                       
DunjeMustangIRRIGATIONWASH11123122201111222025
Binda BashiniGorkhaPEPINIERESRCUP22022112211211111023
Binda BashiniGorkhaAPPROV. EAURCUP22222112110 01110020
ChhairoMustangIRRIGATIONWASH11002221202111121020
BijulidadaGorkhaETANGWAS10022112200111210017
DurbarGorkhaPLANTATIONRCUP1222222-1000101201017
LeglikotGorkhaPLANTATIONWASH12112111200111010016
GorkhaGorkhaPEPINIERERCUP21212111010101100015
SimpaniGorkhaAMEL. PISTESRCUP11112111110100000012
                       
FAIBLE                      
                       
ChoprakGorkhaPLANTATIONRCUP111110110001001000  9
ChoprakGorkhaPEPINIERERCUP11111111-101100-1  1-20  7
DhungadeGorkha
GLISSEMENT DE TERRAIN
WASH1111001-1  110101-1  000  7
ThinigaunMustangAPPROV. EAURCUP21201-1  0-1  001101-1  000  6
KholkholeGorkhaBARRAGERCUP111-1  211-1  000100-1  000  5
KhoplangGorkhaAPPROV. EAURCUP101111100001-1  0-1  000  5
BhusundiGorkhaGABIONSRCUP11001-1  1-1  000100-1  -100  1
JomosonMustangPLANTATIONRCUP111-1  1-1  1-1  000100-1  -100  1
Khar KholaGorkhaBARRAGERCUP110-1  0-1  1-2  011100-1  000  1
                       
NÉGATIF                      
                       
AmpipalGorkhaBARRAGEWASH110-1  0-1  1-1  000100-1  -100-1
KobangMustangPEPINIERERCUP1001-1  11-2  000100-1  -10-1  -1
ChambanjhyangGorkhaBARRAGEWASH110-1  0-1  1-2  000100-1  -100-2
SimpaliGorgkhaBARRAGEWASH100-1  1-1  1-1  00000-1  -1  000-2
LarjungMustangAPPROV. EAUWASH000-1  -3  -2  1-3  0-2 000-1  0-1-1  0-13  

Nota: la notation va de +3 (impact positif très net) à -3 (impact négatif très net)

Quelques excellentes grilles minimales de données ont été mises au point aux fins de l'évaluation. Le Bureau de l'évaluation des technologies du Congrès des Etats-Unis (voir African Development Foundation, 1988) a établi un ensemble d'indicateurs pour les projets en Afrique. Kathy Parker et al. (1988) (voir Figure 5) ont établi une série d'indicateurs pour évaluer les projets d'aménagement des bassins versants, qui combinent les informations sur l'efficacité des technologies, l'adéquation institutionnelle, la productivité, et les niveaux de participation locale. Leur modèle a pour originalité de classer les sites de projet par indicateur, toutes catégories confondues, plutôt que de les ranger par catégories individuelles. Dans les évaluations où cette technique a été appliquée, les résultats sont bien différents de ce qu'ils auraient été autrement, le classement cumulatif compensant la tendance de l'équipe d'enquêteurs à privilégier telle catégorie plutôt que telle autre (la participation aux dépens de la qualité technique de l'intervention, par exemple) (Parker et al., 1988).

Un utilisateur expérimenté des outils de DRR. John Holtzman, a conçu un excellent cadre conceptuel pour l'établissement d'une grille minimale de données dans certains domaines. Le plan suivant a été élaboré pour évaluer les systèmes de commercialisation agricole:

Domaines d'enquêteElémentsMéthodes d'enquêteJustification de l'enquête
(Par exemple)
  1. Différentes qualités, utilisations finales.
  2. Encombrement, caractère périssable.
  3. Exigences en matière de manutention.
  4. Degré/type de transformation.
  1. Prendre connaissance des manuels et études sur les produits.
  2. Observation de la manutention et de la transformation.
  3. Etablissement de calendriers par produits indiquant les périodes de production et de transformation.
  1. Les caractéristiques des produits peuvent déterminer le fonctionnement du sous-système, quelles fonctions sont exécutées, comment, à quel coût relatif.
  2. La nature du processus de production influence le calendrier et le volume des ventes, donc les flux commerciaux.
Caractéristiques des produits..

Pour un projet agroforestier, la structure pourrait être la suivante:

Domaines d'enquêteElémentsMéthodes d'enquêteJustification de l'enquête
Gestion du bien commun.
  1. Types de terres communautaires, et utilisation par les différentes catégories de personnes.
  2. Historique et incidence des conflits d'utilisation des terres.
  1. Examen des informations ethnographiques.
  2. Discussions avec les villageois.
  3. Examen des rapports et documents sur les droits fonciers, les exploitations, la législation.
  4. Jurisprudence.
  5. Discussions avec les fonctionnaires de districts.
  1. L'utilisation des terres communautaires est souvent délicate, les droits n'étant pas nécessairement égaux pour toutes les catégories de villageois, et les usages étant variables dans le temps (terre privée devenant pâturage communautaire en période de jachère; utilisation saisonnière des terres du village par des pasteurs extérieurs).
  2. Diverses catégories de personnes peuvent avoir des possibilités d'accès différentes à la terre (femmes par opposition à de riches éleveurs) et aux produits qui en proviennent.

Sur la base d'une telle analyse, l'équipe peut décider de concentrer son attention sur les facteurs intervenant dans la gestion des biens de propriété collective, les fluctuations des prix des produits des arbres et de l'agriculture, l'emploi des paysans dans les activités d'élevage (laiteries, location de bœufs), l'emploi à l'extérieur de membres de la famille (et les contraintes de main-d'œuvre correspondantes), les situations de prise de décisions collectives et les dispositifs concernant la main-d'œuvre (gestion de l'irrigation, gestion des pâturages, entretien des routes et des pistes, travail volontaire, échange, emploi salarié, paiement en nature), les besoins saisonniers de main-d'œuvre (les gens auront-ils le temps d'arroser et de soigner les arbres), les apports de main-d'œuvre des hommes et des femmes et la distribution du revenu entre les différents membres du ménage, les pratiques agroforestières traditionnelles et la connaissance locale des arbres.

Une fois cela déterminé, les grilles minimales de données trouvent leur utilité en assurant que toute la gamme des questions relatives aux principales hypothèses sera couverte. Par exemple, un manuel de Cornell sur l'analyse des systèmes agraires (Garrett, 1987) dresse une liste de questions sur la main-d'œuvre non salariée, que nous avons annotée en indiquant les motifs d'investigation dans l'hypothèse du scénario suivant: nous voulons savoir s'il est réaliste d'imaginer qu'un projet puisse mettre à profit les échanges de main-d'œuvre au sein d'un village pour construire des banquettes selon les courbes de niveau.

Celui qui effectue le DRR peut poser toutes ces questions5 à un grand nombre de personnes ou à quelques-unes seulement, selon la teneur des réponses qu'il reçoit. Si l'on dispose de bonnes informations secondaires sur tel ou tel aspect de la vie villageoise, on pourra se contenter de faire des sondages à ce sujet dans un village pour confirmer seulement l'hypothèse fournie par les informations secondaires. Si on ne sait pratiquement rien qui permette de fonder une analyse, on pourra poser la série de questions dans tous les villages visités, à une large gamme de personnes, pour s'assurer qu'elles fournissent des réponses concernant tous les types de tâches pour lesquelles l'échange de main-d'œuvre est pratiqué, que tous les groupes d'âge adhèrent à cette pratique, et que la main-d'œuvre salariée ne s'y est pas substituée pour certaines tâches chez les villageois plus proches d'une économie de marché. Mais l'usage d'une grille de données garantit à l'équipe de diagnostic de ne pas repartir avec une vision incomplète des groupes d'échange de main-d'œuvre, ce qui les porterait à leur donner ou trop ou pas assez d'importance en vue des interventions de projet. Dans une perspective sociologique, ces grilles évitent aux enquêteurs de perdre un temps précieux à poser une foule de questions sur les échanges de main-d'œuvre qui seraient intéressantes pour des motifs sociologiques, mais n'ont guère d'incidence sur la définition du projet. Cela permet aussi d'éviter aux membres de l'équipe qui ne sont pas sociologues de formation de sous-estimer l'importance d'un entretien approfondi sur un problème social capital.

Eléments d'information Justification de la recherche d'information
1.Existe-t-il des occasions où des personnes de la communauté travaillent en groupe? A quelles tâches?1.Cette main-d'œuvre collective est-elle réservée à un nombre limité/restreint de situations (avec lesquelles les besoins du projet ne seraient pas compatibles)?
2.Pourquoi les gens échangent-ils la main-d'œuvre pour effectuer les tâches A, B, C…?2.S'agit-il d'une tâche nécessitant beaucoup de main-d'œuvre? S'effectue-t-elle à un moment de l'année où celle-ci est rare?
3.Quelle catégorie de personnes organise le groupe de travail ou en fait la demande?3.Faut-il être influent pour organiser un groupe? Les groupes sont-ils composés de tous les villageois ou des seuls membres d'une parentèle, ou d'un groupe socio-économique?
4.Quelles compensations reçoivent les travailleurs?4.Cela revient-il cher de payer des travailleurs? Un groupe de villageois pauvres pourrait-il se le permettre?
5.Comment les gens réagissent-ils à la convocation à un travail collectif?5.La pratique est-elle en voie d'extinction, ou est-elle encore jugée importante ou acceptable?

5 Les questions posées ici ont une valeur indicative, mais on ne saurait dans la plupart des cas les formuler telles quelles au cours d'entretiens.

3.7 APPROCHES SPECIFIQUES: PANOPLIES D'OUTILS DE DRR

3.7.1. Diagnostic et conception: Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF)

Approche de base:

Application d'un ensemble échelonné d'enquêtes diagnostiques et de discussions de planification à l'échelon des villages et des organismes, pour analyser les problèmes, évaluer les connaissances existantes, et élaborer un plan d'action de foresterie communautaire et paysanne privée.

Concepts fondamentaux:

Les enquêtes doivent générer des informations sur les problèmes et les possibilités, les besoins fonctionnels du système, les niches écologiques disponibles pour répondre aux besoins, les espèces locales et exotiques appropriées, et leurs agencements spacio-temporels, et les pratiques de gestion requises pour atteindre les objectifs de fonctionnement su système.

Observations:

Il s'agit principalement ici d'une adaptation de la méthodologie de recherchedéveloppement sur les systèmes agraires à la plantation d'arbres et aux systèmes agroforestiers intégrées. Récemment, cette démarche a été également appliquée au diagnostic en matière d'aménagement des bassins versants et à la conception de programmes de recherche. La méthode du D&C insère les questions de recherche dans le cadre de la conception des technologies, afin de garantir leur pertinence pour la génération de technologies et, in fine, pour le développement rural.

Outils:

Grilles minimales de données, diagrammes sur les attributs socio-économiques des arbres.

Formation:

Le CIRAF propose annuellement deux stages de formation à cette méthodologie à l'intention des instituts et des chercheurs africains.

Documentation:

Nombreux documents sur la méthodologie de base, études de cas utilisant le D&C, et listes de contrôle détaillées relatives aux informations qui pourraient intéresser la conception.

S'adresser à:

John Raintree, ICRAF House, off Limuru Road, Gigiri, P.O. Box 30677, Nairobi (Kenya).

3.7.2. Méthodes de diagnostic rural rapide à l'Université de Khon Kaen (Thaïlande)

Approche de base:

Le DRR a été adapté pendant plusieurs années à l'aménagement des ressources naturelles et à la foresterie au centre de recherche sur les systèmes agraires de l'Université de Khon Kaen. Les techniques de DRR sont pratiquées pour: 1) explorer, identifier et diagnostiquer les situations, les problèmes et les questions rencontrés en milieu rural; 2) concevoir, mettre en œuvre, réaliser le suivi et l'évaluation des programmes, des projets et des interventions de développement; 3) contribuer à développer, à faire connaître et à transférer les technologies; 4) contribuer à la formulation des politiques et à la prise de décisions; 5) répondre aux situations d'urgence et aux catastrophes; enfin 6) améliorer, compléter et appuyer d'autres formes de recherche.

Concepts fondamentaux:

Phase préparatoire appropriée d'analyse des données pour définir les objectifs de recherche et guider les entretiens, outils de recherche interactive, plans de recherche ouverts, analyse des agro-écosystèmes, schématisation spacio-temporelle et logique, dialogue à l'échelon local, apprentissage itératif, catégories locales de connaissances et de ressources.

Observations:

Nombreux exemples d'études effectuées en Thaïlande par les praticiens de l'Université de Khon Kaen, ou par ceux qui y ont été formés, dans les domaines de la foresterie, des pêches, de la gestion des ressources en eau, de l'éducation, de la petite entreprise, ainsi que de la santé et de la nutrition.

Formation:

Capacité de formation intensive que l'Université de Khon Kaen s'efforce actuellement de transférer à d'autres établissements de Thaïlande pour permettre au personnel en formation de travailler sur leurs propres recherches et programmes. Elaboration de matériel didactique pour diffusion extérieure. Il est souligné que les capacités de formation ne s'acquièrent que lentement, l'accent étant mis sur l'apprentissage des nouveaux praticiens auprès d'enquêteurs expérimentés. «Le bon musicien joue avec facilité, mais son art est le fruit d'une longue patience».6

Documentation:

Recueil d'articles, en deux volumes, et études de cas sur le DRR. Nombreuses monographies sur les applications du DRR.

S'adresser à:

Dr. Terd Charoenwatana, KKU-Ford Rural Systems Research Project, Khon Kaen University, Khon Kaen (Thaïlande)

3.7.3. Méthodes de diagnostic rural rapide à l'Institute for Development Studies, Sussex (Royaume-Uni)

Approche de base:

Les travaux de l'institut dans le domaine du DRR, sous la direction de Robert Chambers, sont axés sur la production de documents relatifs aux méthodes générales et à leurs principes fondamentaux. Deux domaines principaux se dégagent: 1) affinement du concept de «paysan démuni» comme axe d'investigation et de planification; 2) travaux sur les systèmes de gestion et la planification de l'irrigation (pour les systèmes d'irrigation basés sur la participation paysanne).

Concepts fondamentaux:

Les principes fondamentaux sont le recoupement des informations (triangulation), l'art d'éviter les pièges et les biais dus aux mauvaises méthodes d'enquête, l'interaction étroite au sein de l'équipe, et l'attention portée aux gains et aux pertes que réalisent ou que subissent les groupes les plus en retrait de la population, du fait des interventions prévues ou réalisées. L'utilisation d'outils interactifs, comme la hiérarchisation, la schématisation et la cartographie des systèmes, est une préoccupation centrale. Par rapport à l'analyse des agro-écosystèmes, il s'agit de concepts légèrement différents en matière de gestion de l'eau, comme indiqué plus loin.

Formation:

Organisation de divers ateliers à l'IDS, et à l'intention d'autres organismes pratiquant le DRR. La méthodologie du DRR est enseignée dans le cadre d'un programme de maîtrise en sciences du développement, sur deux ans. L'IDS propose aussi un stage de trois mois à l'intention des planificateurs et des chercheurs en développement rural, où le DRR figure en bonne place.

Documentation:

Multiplcité d'articles et de manuels/directives sur le DRR en général, la gestion de l'irrigation, les populations rurales pauvres, les paysans démunis, et certains outils spécifiques de DRR.

S'adresser à:

Robert Chambers ou Robin Mearns, Institute for Development Studies, University of Sussex, Brighton BN1 9RE (Royaume-Uni).

3.7.4. L'analyse des agro-écosystèmes et autres méthodes de DRR-International Institute for Environment and Development, Londres (Royaume-Uni)

Approche de base:

Empruntant aux principes des systèmes biophysiques et culturels, l'analyse des agro-écosystèmes évalue les problèmes d'aménagement des ressources naturelles selon les critères de productivité, de stabilité, de durabilité et d'équité, grâce à un outillage qu'affine en permanence l'IIED afin d'améliorer la conception et le suivi des projets, ainsi que de la planification interactive à l'échelon villageois. Cette approche réserve une grande part à la schématisation pour produire des données interactives et présenter l'information de manière à ouvrir un débat en vue de la résolution des problèmes.

Concepts fondamentaux:

Outre les principes directeurs, on peut citer l'évolution des divers éléments des systèmes dans le temps (marchés et prix compris), les phénomènes saisonniers, l'évolution de la main-d'oeuvre, les outils interactifs, la cartographie, et les transects des ressources, qui exigent de l'équipe qu'elle passe plus de temps avec la population locale et produise des données directement analysables, ainsi que les diagrammes de Venn pour l'analyse institutionnelle.

Formation:

Stages à l'intention du personnel de terrain et des planificateurs laissant une large place à la formation sur le terrain. L'équipe de l'IIED accueille des stagiaires et les encadre lors de travaux effectifs de DRR.

Documentation:

Monographies consacrées à des exemples d'analyses des agro-écosystèmes/DRR effectuées pour des institutions ou projets particuliers, manuels de formation, articles de caractère général sur la méthodologie, publications de «RRA Notes», bulletin périodique sur l'actualité de la méthodologie de DRR.

S'adresser à:

Jules Pretty ou Jennifer McCracken, International Institute for Environment and Development, 3 Endsleigh Street, Londres WC1H 0DD (Royaume-Uni).

3.7.5. «From the Ground Up»: Center for International Development and Environment, et Clark University

Approche de base:

Il s'agit ici d'un programme conduit en collaboration entre le Center for International Development and Environment (CIDE)7, la Clark University, et le Bureau pour l'Afrique australe de l'UICN. Il apporte aux instances gouvernementales et aux ONG une assistance en vue d'élaborer des programmes de recherche appliquée et des méthodes de résolution des problèmes, par le biais d'études de cas consacrées aux systèmes traditionnels durables de gestion des ressources naturelles, et en adaptant les outils de DRR et d'analyse des agro-écosystèmes au contexte africain.

Encadré 19
Propriétés des agro-écosystèmes
Cette complexité, du moins dans ses conséquences dynamiques, peut être définie par quatre propriétés des systèmes qui, ensemble, décrivent l'essentiel du comportement d'un agro-écosystème (Conway 1983, 1985). Il s'agit de la productivité, de la stabilité, de la durabilité et de l'équité. Elles sont relativement faciles à définir, mais souvent délicates à mesurer:
La productivité est la production nette par unité de ressource (terre, main-d'oeuvre, énergie ou capital). Elle se mesure classiquement en rendement annuel ou en revenu net par hectare, par heure de travail ou par unité d'énergie ou d'investissement.
La stabilité est le degré de constance de la productivité en dépit des fluctuations normales à petite échelle des variables de l'environnement, par exemple, le climat, ou des conditions économiques du marché; elle se mesure le plus commodément par l'inverse du coefficient de variation de la productivité.
La durabilité se définit comme l'aptitude d'un système à maintenir sa productivité lorsqu'il est soumis à des tensions ou à des perturbations. Une tension s'entend ici comme une perturbation régulière, parfois continue, de faible ampleur relative et de caractère prévisible, par exemple l'effet de la salinisation du sol ou de l'endettement. Une perturbation, par opposition, est un phénomène irrégulier, peu fréquent, d'ampleur relativement forte et imprévisible, par exemple une sécheresse inhabituelle ou une inondation, ou encore la pullulation d'un nouveau ravageur. Il est hélas difficile de mesurer un tel phénomène, sinon rétrospectivement. Un système peu durable peut souffrir de baisses de la productivité; mais, on l'a observé, l'effondrement d'un système peut également survenir brutalement, sans signe précurseur.
L'équité est la mesure de l'égalité selon laquelle la productivité de l'agro-écosystème se distribue entre ses bénéficiaires humains. Plus le système est équitable, plus le partage des produits agricoles, des vivres et du revenu ou des ressources entre les membres de la population de l'exploitation, du village, de la région ou de la nation est égal. L'équité peut être représentée par la distribution statisque ou par une valeur, tel le coefficient de Gini.

Source: Conway, 1986.

Concepts fondamentaux:

Après avoir débuté en se fondant largement sur les études de cas pour animer des ateliers et la recherche en planification, réserve désormais une grande place au DRR. Cherche à aider les ONG et les organismes publics à comprendre et à adapter les systèmes locaux efficaces de gestion et les technologies correspondantes, dans d'autres communautés se trouvant dans des situations analogues.

Formation:

Ateliers de formation à l'échelon des villages, stages et conférences. Cours sur les méthodes de DRR, y compris l'analyse des agro-écosystèmes, et recherche sur les connaissances traditionnelles à l'intention des politiques et des décideurs, des chercheurs, des vulgarisateurs et des responsables villageois.

Documentation:

Monographies et documentation provenant de divers groupes de formation au DRR (IIED, Londres; IDS; et Université de Khon Kaen).

S'adresser à:

Richard Ford, Director, International Development: Research, Clark University, 950 Main Street, Worcester, Massachusetts 01610, USA; ou Peter G. Veit, Center for International Development and Environment, World Resources Institute, 1709 New York Avenue, N.W., Washington, D.C. 20006.

6 Grandstaff, Terry et Somluckrat W. Grandstaff, «Rapid Rural Appraisal in Forestry Extension», in Planning Forestry Extension Programmes, Field Document No. 8, Regional Wood Energy Development Programme in Asia, FAO, Mai 1988.

7 du World Ressources Institute, Washington, D.C.

3.8. EXEMPLES D'APPLICATIONS SPECIFIQUES AU NIVEAU DU VILLAGE OU EN PLANIFICATION PARTICIPATIVE

3.8.1. Micro-planification: Projets de foresterie sociale en Inde, National Wasteland Development Board (Inde)

Approche de base:

La micro-planification est une méthode de planification à l'échelon villageois qui a vocation d'être appliquée par le personnel forestier de terrain pour aider les villages et les communautés locales à dresser des plans d'action pour le boisement ou les activités de gestion forestière et d'aménagement local des ressources naturelles. Axée sur la collecte d'informations clés concernant l'utilisation présente des ressources disponibles et les besoins et priorités perçus localement, cette approche simplifie la collecte d'informations tout en assurant une interaction entre les forestiers et les villageois en vue d'élaborer des plans d'action.

Concepts fondamentaux:

Puise dans les informations existantes, résultant d'entretiens avec les ménages et les groupes, et effectue une évaluation physique des ressources locales au moyen de cartes schématiques et de mesures approximatives. Les entretiens sont effectués sur un échantillon stratifié modifié présentant un nombre égal de personnes de chacun des groupes sociaux utilisant les ressources en question. Vise à interroger les hommes et les femmes en nombre égal. S'efforce d'évaluer l'offre et la demande de ressources et de concevoir des programmes d'action pour répondre aux besoins, en veillant aux choix technologiques. Met l'accent sur une bonne expérience de la foresterie et une bonne formation en sciences sociales, notamment en micro-planification, pour garantir un maximum de retombées au bénéfice des villageois.

Formation:

Des ateliers de formation ont été organisés dans divers Etats de l'Inde à l'intention du personnel de foresterie sociale. Il convient actuellement de s'efforcer de donner au personnel subalterne les compétences nécessaires à la bonne pratique des entretiens.

Documentation:

Manuel sur les techniques de micro-planification et les solutions techniques, publié par le National Wasteland Development Board. Plans d'action achevés dans plusieurs Etats. Articles résultant d'ateliers sur les méthodes de vulgarisation et les techniques de planification villageoise.

S'adresser à:

A.K.Banerjee, ASTAG, Banque mondiale, 1818 H Street, N.W., Washington, D.C. 20433 (Etats-Unis).

3.8.2. Dialogue villageois: Projet de conservation et d'utilisation des ressources, et projet d'aménagement du bassin versant de Tinau, au Népal

Approche de base:

Equipe multidisciplinaire de chercheurs, d'animateurs et d'agents de vulgarisation (y compris fonctionnaires d'organismes publics et agents de développement locaux) constituée en vue d'aider les villageois à élaborer des plans d'action pour récupérer et aménager les ressources villageoises, en cherchant une harmonisation et une convergence entre les priorités et besoins locaux et les ressources et programmes gouvernementaux disponibles.

Concepts fondamentaux:

Combinaison de diagnostics participatifs du milieu naturel, débats villageois étalés sur une semaine ou «ateliers» de dix jours, entretiens avec les ménages. Processus itératif de discussions villageoises et officielles, attentif à la diversité des besoins, des problèmes, des attitudes et des priorités des hommes et des femmes, ainsi que des différents groupes socio-économiques.

Formation:

Formation sur le terrain des fonctionnaires, des responsables, et des chercheurs/animateurs en élaborant des plans d'action réels avec les villageois. Il faut encore trouver des solutions pour les cas où les attentes des villageois dépassent ce que les agents des pouvoirs publics peuvent apporter.

Documentation:

Articles consacrés à la méthodologie, à la documentation de projet, et monographies consacrées à des plans d'action formulés avec succès.

S'adresser à:

Don Messerschmidt, Institute of Forestry, P.O.Box 43, Pokhara (Népal); ou Project Coordinator, Tinau Watershed Development Project, HMG/SATA, Tansen, Palpa (Népal).

3.8.3. Groupe de recherche et d'appui pour l'auto-promotion paysanne (GRAAP) (Burkina Faso)

Approche de base:

Cette ONG du Burkina Faso a élaboré du matériel visuel de formation à la foresterie et aux questions d'environnement, qui est actuellement mis à l'épreuve sur une petite échelle dans différents projets en cours dans le pays. On compte quatre modules de base fondés sur l'utilisation du tableau de feutre et d'auxiliaires visuels éprouvés pour communiquer avec les communautés locales (ils ont été diffusés sous forme ronéotypée par le Ministère de l'environnement du Burkina Faso: 1) Notre environnement en mutation [Introduction au débat sur l'évolution de la zone concernée au fil du temps], 2) Les arbres dans nos vies, 3) Vie de la Terre, et 4) Retenir l'eau et la terre).

Concepts fondamentaux:

Auto-formation des populations rurales, utilisation d'auxiliaires visuels à l'intention des ruraux illettrés, diagnostics du milieu naturel.

Formation:

Dans le pays, le GRAAP assure une formation à l'utilisation du matériel en concertation avec les organismes et projets intéressés.

Documentation:

Tous les auxiliaires visuels et la documentation de fond sont en vente, à l'intention des projets, auprès du GRAAP.

S'adresser à:

GRAAP, BP 785, Bobo-Dioulasso (Burkina Faso).


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